lundi 24 juillet 2006

BRUITS ET ODEURS

Imaginez-nous dans notre petite chambre, le matin, de bonne heure !... Bon, ne laissez pas trop aller votre imagination, c’est juste pour vous parler de ce que nous entendons et sentons de l’exterieur. Ne fantasmez pas !
Les premiers eveilles sont les oiseaux. Comme disait Pierre lors d’un bon week-end cyclo: “Qui les a allumes de si bonne heure ?”.
Nous sommes dans une cour avec quelques arbres et ils s’en donnent a Coeur-joie, meme sur le toit en tole ! Certains, je les connais (les tourterelles, par exemple) et d’autres, je fais connaissance (un superbe oiseau jaune et noir).
Puis, petit a petit, la cour s’egaie par des musiques, souvent religieuses le matin, et en tous cas, toujours ethiopiennes, classiques ou modernes.
Des 8 heures, un “clac-clac-clac”, puis deux, puis trios, accompagnent une delicieuse odeur d’oignons frais. Ce bruit odorant se repete trios fois par jour (p’tit dej’, dejeuner et diner). C’est la base du “chouro” (sauce oignon/berberi a manger avec l’ingera, la nourriture des pauvres…qui peuvent manger). Les femmes epluchent et coupent tres finement ces oignons sur une planche en bois posee au sol (puisqu’il n’y a pas de meubles) et accroupies, elles manient un long couteau courbe qui joue des percussions sur le bois.. Je le fais aussi, mais sur un rythme lent…chacune sa musique ! Quelquefois, pour montrer que je suis aussi habile, moi, la femme rouge, je tape mon couteau juste pour faire le meme son rapide que les autres ! (Jen e suis pas la Blanche, mais la Rouge ou Kay, ou la Berberi. J’entends ca sur mon passage !!!)
Ce sont aussi des “splashs” qui resonnent souvent…cuvettes d’eau jetees au milieu de la cour.. Les evacuations d’eau n’existent pas et il y a une seule arriuvee d’eau pour tout le monde. Chacun y va avec son seau plastique avec couvercle et comme le debit est tres faible, les seaux multicolores sont poses et font sagement la queue. Parfois…fini ! Plus d’eau ! Ah ! Bon !...C’est normal !...On attend qu'elle revienne quelques heures plus tard...sans rouspeter, sans se plaindre. C'est ainsi ! On accepte.
Hier soir, je me suis brievement dit : " Tiens, un dribble lent de ballon de basket ! (basket parce que lourd)…. Impossible ! Pas de ballon de basket en Ethiopie et meme pas de ballon du tout ! Souvent, pourtant, les enfants jouent avec des chiffons entortilles en boule. C'est leur ballon.
Ce ballon de basket, c'etait une voisine qui pilait le cafe dans sa mucacha (mortier en bois).Chaque famille grille son cafe et une delicieuse odeur envahit alors la cour, et, ce, chaque jour.
Je vous raconterai la "ceremonie du cafe". Mais, peut-etre l'ai-je deja fait, Caroline ayant publie une lettre que j'avais envoye a ma famille, mais que je n'ai pas pu lire sur mon blog. Excusez-moi si je me repete...Non, je ne radote pas...pas trop !
Des rires dominent tous ces bruits parce qu'en Ethiopie, on ne rit pas...on eclate de rire et pour peu de choses, donc souvent !
C'est bon a entendre dans ce pays ou la vie n'est pas facile.

mercredi 19 juillet 2006

ZONE TROPICALE

En Ethiopie, il y a deux saisons : la saison seche (de mi-septembre a mi-juin) et la saison des pluies, le reste.
Par mes voyages successifs entre Bahir Dar et Addis Abeba, je suis etonnee par le reverdissement des paysages que j’admire tout le long du chemin.
En avril-mai, tout etait dans les tons brun fauve et les rivieres quasiment a sec.
D’un seul coup, fin juin, tout a change sous le pinceau du peintre-pluie. Et il ne s’arrete pas de peindre. Ce dernier voyage, avant-hier, le ? juillet, m’a offert un camaieu de verts, du vert fluo au vert olive. Les rivieres sont larges, impetueuses et brun rouge, de la couleur des terres. Des cascades de meme couleur agrementent ces tableaux un peu partout.
La pluie accompagna mon voyage, rendant les Ethiopiens vivant dans les campagnes encore plus misereux, marchant pieds nus dans la boue, une couverture (souvent vert fonce) sur la tete et les epaules, les deux mains appuyees sur un baton pose en travers derriere la nuque, poussant quelques anes.
Les Ethiopiennes, elles, transportent de lourdes charges sur le dos, dans de grands panniers-hottes (pierres), enveloppees dans leur vaste “coton” blanc (nourriture ou bebe), a meme le dos (bois) ou dans de grosses jarres en terre (eau).
Les enfants suivent 2 vaches ou 4 chevres broutant le long de la route.
La pluie n’arrete personne. J’imagine les petits Francais, par ce temps pluvieux, passant leur journee sur un canapé, devant la tele.
Que de differences !

Cette zone tropicale me rappelle soudain qu’avant mon voyage, mon docteur m’a dit : En zone tropicale, mefiez-vous !La moindre coupure est sujette a infection.
1ere grosse blessure : la porte de notre chambre s’est refermee sur mon tendon d’Achille…pauvre Achille ! faisant une profonde ouverture. Mes voisines, voyant la scene, se sont precipitees pour me soigner avec un verre d’Araki, du citron et du café (bunna), ecrase au pilon dans la mucacha (mortier en bois). J’y ai ajoute de l’alcool a 70degres, mais, 5 jours après, une grosse infection s’installait. Clinique, docteur, antibiotiques et pansement tous les deux jours.
2e toute petite coupure au pied : le lendemain, infection.
3e infection :j’ai ete au lit une journee avec une “bonne” angine (fievre et douleur). J’ai pris de suite des antibio que j’avais depuis la France.
Moi, la Western woman, je ne suis pas adaptee a ce pays tropical. M’y adapterais-je ? Les Ethiopiens sont plus forts…ou meurent.

UN VOYAGE EN ETHIOPIE

Addis Abeba…Bahir Dar…580 km.
Transports publics (gros bus)…hyper inconfortables…2 jours…une nuit d’hôtel.
Transports privés…illégaux (minibus ou Land Cruizer)… hyper inconfortables…10 heures.
Départ : 3 h. du mat’
Arrivée : 15 h.
Harrassant (je suis allée à Harar…je ne sais plus s’il faut 1 ou 2 r !) ! Epuisant ! Cassant ! Ereintant !
Deux sièges-bancs face à face, pour 8, où l’on assied 10 personnes…C’est toujours ça de gagné !
Les genoux s’entre-croisent. Les jambes tentent de s’allonger en évitant les jambes d’en face. Les dos s’affaissent petit à petit. Les têtes dodelinent de droite à gauche ou tombent brutalement en avant quand le sommeil est installé. Et je ne vous parle pas des postérieurs !
1er avantage : pas de problème avec les coups de frein…tout le monde est calé !
2e avantage : ces positions face à face facilitent les échanges.
De toutes facons, ici, en Ethiopie, même dos à dos, les gens échangeraient.
J’ai déjà fait ce voyage 6 fois et dois le faire encore 3 fois !
Je ne sais pas si mes fesses vont tenir le coup ! Mais, vous vous en moquez…et vous avez raison ! C’est pire qu’une selle de vélo…alors, pourquoi tu l’fais pas à vélo ? parce qu’il me faudrait une bonne semaine, et plus de courage que je n’en ai !...Voilà !!!

LE MONDIAL

Ben, oui, même moi, je m'y suis intéressée, Sinafkew suivant l'évolution de ces rencontres ! Et j'ai été stupéfaite de voir comme les Ethiopiens supportent la France...sauf quand elle joue contre une équipe africaine !!! L'Afrique se serre les coudes. Elle a raison car le reste du monde ne ménage pas ces pays qui ont tant besoin d'aide.

France/Portugal : nous avons suivi ce match au restau de l'hôtel à Addis Abeba avec plein d'autres Ethiopiens. Tout le monde applaudissait à tout rompre à chaque belle action française et retenait son souffle quand les Portugais menaçaient. Après le match, les klaxons chantaient partout dans la capitale éthiopienne.

France/Italie : même endroit pour suivre ce match que tout le monde, ici, voulait voir gagné par la France. Dès le debut, avec le 1er but francais, ce fut l'euphorie dans le restau, euphorie vite calmée et même étouffée par la suite.
Chacun se leva en silence à la fin du match, visiblement très déçu. Il n'y avait que Pauline qui souriait...mais intérieurement (je ne voulais pas vexer mes amis éthiopiens).

Surprenant, non, ce soutien à l'équipe de France ? Il faut dire qu'il y a quèques Blacks dans l'équipe ! et que la France a cette réputation de Terre d'Accueil...mais, pour Sinafkew, pas question d'obtenir un visa tourisme de 3 mois !!! Merci Monsieur Sarkosy ! Au fait, quelles sont vos origines, Monsieur ?
Ici, on dit que Zidane a filé un coup de tête à un joueur italien parce qu'il l'avait traité de "singe". Donnez-moi vos sons de cloches !

dimanche 16 juillet 2006

VIE QUOTIDIENNE

Pas d'eau. Donc les voyages à l'eau sont fréquents. Ce n'est pas loin, mais quand même...ça occupe !
Pas de machine à laver. Donc, nous lavons à la main, dans une grande cuvette plastique, accroupis dans la cour. Ensemble, ça va tout seul. Et Sina sait tout faire et il est courageux. Il sait réparer avec rien, filer le coton, cuisiner, broder, ramasser le bois durement, soigner avec du citron, du beurre, des feuilles, aider les gens, regarder le foot à la télé. Hier soir, c'était lamentable de voir les Néerlandais et les Portugais se taper dessus ! Et l'autre jour, Sina m'a fait croire pendant une journée complète que la France avait perdu 5/0 contre la Suisse. Je n'en revenais pas. C'est énorme 5/0 !...même si je n'y connais rien en foot !

Revenons au lavage... il y a plusieurs laveries à Bahir Dar, que j'ai déjà utilisées. Des femmes lavent à la main et repassent . C'est comme dans "l'Assomoir". J'ai donné 4 tee-shirts, 4 pantalons et 2 draps qu'on m'a remis impeccables et repassés pour 28 Birrs (2,50 euros) Je ne m'en prive pas pour le linge difficile à laver.

Il n'y a pas de frigo...sauf dans les cafés ou Coca Cola est là, bien-sur. Donc, courses journalières au Gabia (marché).

C'est un marché extraordinaire où l'on trouve de tout ou presque. Ici, rien n'est conditionné. J'achète 500 g de sucre qu'on me met dans un sac en plastique ou alors je donne ma propre boîte. Je peux acheter une seule bougie, par exemple ou un seul rouleau de PQ. Beaucoup n'utilisent pas le PQ. Je vois dans la cobeille des chiottes (parce qu'il ne faut pas jeter dans le trou !) des morceaus de copies d'étudiants ou du journal).
Au marché, il y a toutes sortes de graines, pas pour semer mais pour manger, des légumes (pommes de terre, carottes, choux, oignons, aulx, green leaves que je mange en salade mais que les Ethiopiens coupent très très finement pour cuire. On dirait de la Roquette au goût. J'adore ! On trouve des mangues et bananes délicieuses, des lomis (citrons). Les oignons et les citrons sont présents partout dans la cuisine éthiopienne. Je trouve aussi des farines, d'avoine, de chouro, du berberi (piments rouges en poudre) base de toute cuisine. Je m'y fais.
Nous cuisinons sur un petit réchaud à pétrole posé à même le sol. Il n'est pas très aisé de cuisiner parce qu'il faut changer de casserole et mettre en attente pendant qu'autre chose cuit mais nous avons la chance d'aller souvent au restau où on mange pour 30 a 40 Birrs pour les deux (4 euros).


Autrement, balades à vélo, lectures, télé...à la mode des années 60, la couleur en plus, mais une seule chaîne, à certaines heures de la journée, avec le film du dimanche... et...broderie !!! Eh ! oui ! Toutes les Ethiopiennes brodent des rideaux de portes, des couvre-lits ou des nappes...alors... moi aussi ! Moi qui riais de mon inspectrice qui voulait consacrer sa retraite à la broderie !
Nous avons aussi passé une semaine à Gorgora, de l'autre côté du lac où vivent la maman de Sina, Mama Eseye, sa soeur, Denkanesh (26 ans) et son petit Istifanos (17 mois).
Après ce sejour, je trouve notre petite chambre luxueuse. Ils vivent sans meubles (achat de 2 lits grâce à l'argent que nous leur avons donné), sur la terre battue, sans eau, sans électricité... C'est bizarre un village entier sans électricité. Le soir quand nous nous promenions, les rues étaient très sombres et toutes les maisons éclairées d'une seule bougie ou d'une lanterne à pétrole. Pas de bruit de moteur. Par jour, un bus et une ou deux voitures. C'est un joli village au bord du lac Tana et au pied des montagnes. Balades à pied et en bateau papyrus. Baignades pour jouer, nous laver et laver notre linge...comme tout le monde!

Nous sommes aussi allés ramasser du bois que Mama Eseye a rapporté sur sa tête.
Caro est inquiète quant à nos différences religieuses. C'est vrai que c'est énorme mais tout à fait vivable parce que nous respectons l'opinion de l'autre, tout en en discutant souvent mais sans chercher à convaincre. Sina est juste un peu triste que je ne croie pas en Dieu et ne comprend encore pas très bien pourquoi tant c'est évident pour lui que Dieu existe.
Mais nous en parlons avec humour. Il dit, par exemple, que je suis pour lui un présent de Dieu ! Ca me fait rire et je lui dis que c'est lui et personne d'autre qui a frappé à ma porte d'hôtel le 3 avril. De temps en temps, il s'amuse à passer la tête par la fenetre, depuis l'extérieur, quand il fait nuit et je crie en disant que c'est le diable !!! Ces petites allusions font partie de notre vie et nous en rions.

Nous sommes dans l'indécision quant à notre avenir (pas quant à notre amour !) parce que j'ai si bien joué mon rôle d'enseignante que j'ai réussi à convaincre Sina qu'il devait terminer ses études. Enfin, il accepte, même si ça ne lui apportera pas grand'chose d'autre qu'une grande satisfaction intellectuelle. C'est déjà ça. Il a lutté deux ans pour trouver de quoi payer. Je trouve stupide d'arrêter en cours. Donc, il reste en Ethiopie un an. Et moi ??? Je souffre trop à l'idée de le quitter...alors...
A suivre. Je n'en sais pas plus pour l'instant. Nous réfléchissons dur pour trouver la meilleure solution.

vendredi 14 juillet 2006

SINAPOLI OU POLISINA

Eh ! oui, vous l'avez devine, nous vivons tous les deux, Sinafkew et moi. Nous nous aimons et nous nous marierons le mois prochain !
Les paperasseries sont compliquees pour ce mariage ethio-francais, mais, nous sommes confiants...nous allons y arriver.
Nous sommes a Bahir Dar, dans une petite chambre comme les Ethiopiens pauvres...non ! il y a plus pauvres, ceux qui vivent dans la rue !...
Un proprietaire a une maison avec une cour autour de laquelle il y a une dizaine de pieces en pise avec toits, fenetres et portes en tole ondulee.
Sinafkew a agrafe du papier sur les murs (genre papier-cadeau) pour que la terre du pise tombant en poussiere n'envahisse pas la piece et il a revetu le sol d'un lino. Matelas au sol. Sacs et sacoches pour le linge. Une mini-table pour deux casseroles, les pates, le riz, les lentilles rouges (maissaire), le chouro et le berberi et, tronant au milieu de cette simplicite, une petite tele avec un programme unique quelques heures par jour et un mini-lecteur CD pour la musique. Un jour, Sinafkew m'a dit :' Hope and music are the bread of poor people." Espoir et musique sont le pain des pauvres.
Dans un recoin de la cour, Sina a demande au proprio l'autorisation de mettre du plastique sur les murs et le sol pour faire une douche avec un seau d'eau...Genial, non ?
Nous sommes heureux malgre cette absence de confort. Comme nous l'a ecrit Claire :" Aimez-vous tres fort, c'est ca qui change le monde !"

mardi 11 juillet 2006

ETHIOPIE

Copie de la lettre envoyée à une classe de CM1 de Nuits St Georges qui a travaillé avec mon voyage au cours de l'année scolaire;

Bonjour, les P’tits Loups qui vont etre en vacances dans quelques jours ! Ils ont de la chance !
Je vous ai envoye un mail il y a plus d’un mois pour vous parler de l’Ethiopie. Apparamment, vous ne l’avez pas recu. Alors, je fais vite avant les vacances.

L’Ethiopie…regardez la carte et dites-moi a quoi elle vous fait penser.
Moi, c’est une tete de souris vue de profil !
A l’Est, vers la Somalie, c’est son nez pointu, l’Erythree, c’est une oreille ! Essayez de placer son oeil et sa bouche.

Les ¾ de l’Ethiopie sont des montagnes.J’ai passé 5 jours a marcher dans les Simien mountains. C’etait superbe.
J’ai visite Gondar et son chateau forteresse,Bahir Dar , au bord du lac Tana et ses 23 monasteres avec des eglises orthodoxies aux murs peints magnifiques.
Addis Abeba, la capitale, perchee à 2400m, me montre (comme partout mais encore plus) une misere qui me fait peur.

Son muse national m’a permis de rencontrer une tres vielle dame, Lucy, le plus vieux squelette decouvert au monde, bien plus vieux que le jeunet homme de Cromagnon. Desolee, mais j’ai oublie l’age de cette demoiselle. Votre maitresse va surement vous donner des pistes pour trouver ce nombre avec plein de zeros ! Et puis, vous etes grands (plus qu’un an avant le college !) donc, allez sur internet ou a la bibliotheque, je suis sure que vous allez me rappeler l’age de Lucy.

Je suis aussi allee a Harar, plein Est, et j’ai reve dans la maison d’Arthur Rimbaud , poete francais, et dans le palace de l’empereur Haile Selassie dont tous les Ethiopiens revent. Il a fait beaucoup pour l’Ethiopie. Sous son regne, aucun Ethiopien n’avait faim comme maintenant. L’Ethiopie adore Haile, “Majesty”.

Les Ethiopiens sont tres croyants. La religion orthodoxe a une place tres importante dans leur vie. Elle leur permet d’esperer vivre mieux, un jour.

Ils sont tres pauvres (a une grande majorite) et pauvres veut dire qu’ils n’ont pas suffisamment a manger. Certains vivent dans la rue : ils sont la, la journee, mais aussi la nuit, sous une couverture ou un plastique s’il pleut. Ce sont des vieillards, des hommes, des femmes allaitant parfois des bebes et de nombreux enfants. Tous tendent la main et dissent qu’ils ont faim. C’est poignant parce que je ne peux pas aider toute l’Ethiopie, moi, la voyageuse.

Malgre tout, ils rient. En Ethiopie, tout le monde rit et rit tres fort, eclate de rire, pour peu de chose. Quelquefois, ca me fait rire moi-meme, rien que de les entendre !

Ici, un mot revient souvent :”No problem” (Tchigrellem, en Amharique) parce que, quand on est pauvre et qu’on a faim, rien est grave. La faim est tellement plus importante ! La misere apprend a tout relativiser.

L’Ethiopie a son langage et son ecriture bien specifiques, l’Amharique.
Environ 80 ethnies differentes peuplent l’Abyssinie (ancient nom de l’Ethiopie).
La monnaie est le Birr. 1 euro = 11 Birrs.

Ici, tout est different :les gens, l’alimentation (large crepe, ingera, garnie de viande ou de sauces epicees et de legumes), l’argent (beaucoup de choses sont tres bon marche), le temps (tres chaud toute l’annee sauf juin, juillet, aout) et surtout les habitudes culturelles (la facon de manger en roulant de la nourriture dans un petit morceau de crepe, avec les doigts, la maniere d’etre avec les autres. On bouscule sans y faire attention, on n edit pas merci ou s’il vous plait mais on se salue enormement avec de nombreuses formulas de politesse : Salam ! Denano ! Dgzabir immasguen ! Allen, allen ! Tadias !Tella istellin !...)

Comme je l’avais ecrit dans mon blog avant mon voyage, je m’adapte, je m’adapte, partout et …presque toujours. Ce n’est pas toujours facile, surtout quand on vit dans un pays comme moi en ce moment. Je ne suis plus voyageuse depuis 3 mois parce que j’aime un Ethiopien avec qui je vais me marier . C’est Sinafkew (prononcer sinafeko).
Et voila, vous etes dans le secret. Je suis contente de le partager avec vous qui avez un peu partager ma vie durant cette annee scolaire et je vous en remercie ainsi que votre maitresse qui a su vous faire decouvrir une partie du monde a travers mon periple.
Bonnes vacances a tous.
Sachez en profiter intelligemment. Ne faites pas trop de betises en attendant la rentree !
Je pense a vous et vous envoie plein de bisous ethiopiens.
Pauline.

REMERCIEMENTS

Je reviens vers vous apres un tres long silence du a un internet tres tres lent et tres capricieux.
Je suis desolee de vous avoir abandonnes, comme me l'ont dit certains amis.
Si je peux ecrire a nouveau, c'est grace a Caroline a qui j'envoie mes ecritures et qui les passe sur le blog. Merci, ma Caro !

Premiere chose : J'ai recu plein de mails que je n'ai pas pu lire, ne pouvant les ouvrir. Maintenant, je ne peux meme pas ouvrir ma boite.
Aussi, apres avoir utilise l'e-mail de Sinafkew, nous avons decide de creer un nouvel e-mail commun. Le voici :
polisina@yahoo.com

Je voudrais remercier ici, en vrac (veuillez m'excuser) tous ceux a qui je n'ai pas repondu personnellement pour cause d'extreme lenteur.
Francis, Jacques, Malou, les familles Jaillet et Terrand, Daniel et Juliette, Dominique S., Salome et sa Maman, Marie-Odile et Guillaume, leur copain dont j'ai oublie le prenom, Djimel, Nadine, Gudrun...
Vos encouragements sont toujours des messages d'amitie fantastiques.
Merci aussi a Cathy pour son evocation de souvenirs de voyage, a Pierre pour son invitation a arracher des papiers peints, a Enrique pour son Happy Easter argentin, a Michel pour ses judicieux conseils pour voyager a velo.
Ma famille, mes voisins et les Lele ont repondu presents pour aider Wossen et Sinafkew.
Tous les trois, nous les remercions avec emotion.