jeudi 16 mars 2006

Alerte aux accros du blog !

J'avais prepare deux textes expres pour vous !!! et l'ordi est d'une telle lenteur...ce sera pour une autre fois.
Mais, quand ? Tres difficile a dire car en Ethiopie, on m'a dit que c'etait encore plus lent.
Ne vous faites pas de soucis. Vous aurez des nouvelles plus tard.
Je suis a Qasala (Soudan, frontiere Erythree) avec des degres en plus. Heureusement qu'il y a internet pour me cacher au frais !

Michi est parti a velo avec un cyclo-voyageur allemand...enfin, je pense !
Il m'a fallu user de persuasion pour qu'il accepte de me laisser vivre mon voyage a moi !
Avec une telle chaleur, ils doivent peiner.

lundi 13 mars 2006

Hesitations

Je continue ou je m'arrete ?
Je m'arrete ou je change d'itineraire ?
Je change d'itineraire ou de facon de voyager ?
Je dois continuer...
Et pourquoi donc ? Qui t'y oblige ? Seras-tu heureuse d'arreter ?... Peut-etre...mais pas sur !
Je deviendrais une vraie retraitee...est-ce ce que je souhaite ? Ben, j'en sais rien, justement et il m'a fallu une bonne semaine de repos a Khartoum pour prendre une premiere decision...
Dernier periple dans mes reflexions : Hier, grosse fievre et toux...pas grave, j'ai des medocs et aujourd'hui, c'est presque la forme.
Hier apres=midi, donc... ca suffit...j'arrete. Je prends un avion pour la France et je vis autre chose...je brode, par exemple !
Hier soir...Non, je continue mais je ne vais surtout pas en Ethiopie ou les enfants sont extenuants et viennent a bout des plus Zen.
Cette nuit...je n'ai plus de fievre...Je decide d'aller en Ethiopie, mais en bus ! C'est ca la drogue des voyageurs...je me suis dit que c'etait bete d'etre si pres de ce pays sans y aller. Mais avec ce genre de reflexion, je ne suis pas pres d'arreter !
Et voila ! Vous savez tout ou presque. Et au milieu de toutes ces reflexions, Michi plie sa tente tous les matins et la deplie le soir suivant...comme s'il m'attendait !
Il est toujours la et prend le bus avec moi demain, pour Kasala (encore au Soudan). Il nous faudra une semaine en bus pour atteindre Addis Abeba. Comme il avait accepte de rouler avec moi jusqu'a Nairobi, je me demande s'il n'a pas decide tout seul de me tirer jusque la-bas. Le pauvre, il s'en donne du mal, mais toujours avec le sourire et les yeux rieurs. Chouette type.
Nouvelle decision a Addis Abeba et je vous donnerai des nouvelles des terribles gamins ethiopiens.
Si vous etes sages, je vous parlerai aussi d'Amanda.

lundi 6 mars 2006

Mon ami japs.

Depuis Damas (plus de deux mois), Michi et moi partageons tout. Nous allons nous séparer demain parce que, lui, il a une volonté plus forte que la mienne...Il continue à vélo jusqu'à Cape Town. Moi, je vais jusqu'à Addis Abeba (bus et vélo) et, là, j'aviserai. Je ne peux plus rouler avec tant de difficultés. Michi me dit que , pour lui aussi, c'est dur. Mais, quand c'est trop difficile, lui, il chante...pour oublier ! Moi, non ! Je pense au printemps français et à ceux que j'aime !
Nous partageons tout : nourriture, filtres à eau, accueils, chambres, difficultés et joies, rencontres, formalités douanières...mais, dès que nous nous reposons quelque part, nous sommes chacun de notre côté (Amman, Le Caire, Assouan, Louxor, Khartoum).
C'est un vrai pot', d'une rare générosité et un type de parole.
Il s'était engagé à rouler avec moi jusqu'à Nairobi et ne voulait pas "m'abandonner" avant.Je n'ai qu'une parole, me disait-il. Il a fallu que j'insiste lourdement pour qu'il puisse continuer son voyage plus intensément à vélo.
Il a tenu à ce qu'on ne se sépare qu'à Khartoum, capitale du Soudan.
Rencontre et séparation dans une capitale ! Joli titre de roman, n'est-ce pas ?
Malgré quelques difficultés de compréhension ou de culture (nous avons tous deux un mauvais anglais et des cultures très différentes. Il est attaché à la culture traditionnelle japonaise.), je peux dire que j'ai voyagé deux mois avec un chouette gars.
Je sais qu'il ira jusqu'au bout de son périple.
Admiration et respect.
Thank you, Michi. Good wind ! Be happy !

dimanche 5 mars 2006

Ah ! le Soudan !

Le Soudan a deux sous-produits :la chaleur et les moustiques.
La chaleur, ca ne nous interesse pas...mais les moustiques...
de deux cas l'un...
soit ils sont porteurs de paludisme, soit ils ne le sont pas.
S'ils ne le sont pas, ca ne nous interesse pas...mais s'ils le sont...
de deux cas l'un...
soit ils sont males, soit ils sont femelles.
S'ils sont males, ca ne nous interesse pas...mais s'ils sont femelles...
de deux cas l'un...
soit ils piquent, soit ils ne piquent pas.
S'ils ne piquent pas, ca ne nous interesse pas...mais s'ils piquent...
Pauline est mal en point et dit :" Ah ! le Soudan...a deux sous-produits...
La chaleur et les moustiques..."

Jusque la, je ne suis piquee que pqr des males !!! Tout va bien. TAMAM !(OK en arabe)

Re-vie quot'

Depuis Beaune, j'ai parcouru environ 11000 kms. dont 6000 a velo (elle se la coule douce !)
Une seule crevaison.
Une nouvelle chaine, par precaution.
Un cale-pied casse dans un bus (t'avais qu'a pedaler !)

Petits problemes de sante :
douleur a un genou, a une cote, au coccyx due a une chute dans un escalier (t'avais qu'a regarder tes pieds plutot que les yeux de l'Egyptien !).
Mal de gorge intense au Caire (pollution, poussiere, autre ?).
Fessier endolori (fallait y aller en rollers !)
Toussoterie (mais ici, tout le monde tousse !)
Trois jours de lit a Alep en Syrie, a cause de l'eau, je pense (t'avais qu'a boire du vin !...mais y en n'a pas ici !). Depuis, je ne bois que de l'eau filtree.
En ce moment, je n'ai plus mal nulle part. Tout est repare et je suis en bonne sante. Seule, la chaleur m'accable.

J'en bave...J'en sue !

Depuis Assouan, j'ai utilise des moyens de transport divers et varies, mais toujours remuants, aeres d'air ou de sable, epuisants de chaleur, de bruits, d'odeurs...
* Le Ferry sur le lac Nasser.
* Un bus ouvert a tous vents...avec un toit quand meme.
* Un plus gros bus presque tout ferme...mais laissant passer le vent de sable.
*Un boxi, sorte de pick-up taxi, transportant 8 personnes et des marchandises sous les pieds, sur les genoux, sous les fesses...
* Un licha, tout petit taxi a 2 places, tout rigolo.
* Une barque a moteur pour traverser le Nil, la piste changeant de berge.
* Et bien-sur, mon velo. Il en a sue et bave, lui aussi, meme dans les transports en commun.
Ces vehicules a moteur m'ont permis de traverser de grande zone de desert sans village et donc sans eau.
J'en profite pour rendre hommage a ceux qui ont tout fait a velo, en particulier, Eric, que beaucoup d'entre vous connaissent.
Je reviens au titre de l'article...
C'est meme pas vrai !...
Quand je me deplace a velo, je ne peux meme pas en baver...Je n'ai plus de salive. Ma bouche est totalement seche et je ne peux pas avaler...Sensation tres desagreable...J'ai beau boire frequemment et par petites gorgees, conserver l'eau le plus longtemps possible dans la bouche...une minute apres, c'est archi sec.
Et je ne peux pas suer non plus...Tout s'evapore des que la sueur est sur la peau.
C'est l'air du desert soudanais. La chaleur est intense (42 degres).
A velo, c'est tres difficile. Je supporte mal. Le soleil grille tout ce qu'il peut atteindre, mais je roule avec manches longues et pantalon.
Chaud, chaud, chaud !
Je n'ai jamais vecu avec une telle temperature.
Les pistes sont terribles, elles aussi: rocailles, sable mou, tole ondulee...
Les rocailles melees aux epines d'acacia ont provoque ma premiere crevaison.
Le sable mou m'oblige a pousser le velo avec beaucoup de mal. Il s'infiltre dans mes chaussures (le sable...pas le velo !) et me brule les pieds. Mon velo se couche a droite et a gauche quand je tente de lle faire un peu avancer.
Et la tole ondulee est venue a bout de mon fessier. Les talures brutales et successives combinees a la chaleur...je ne vous dis pas l'etat de mon auguste posterieur...
Mais, je m'etends trop sur l'etat des pistes et je ne vous parle pas des Soudanais.
Et pourtant...
Ce sont les gens les plus chaleureux rencontres depuis le debut de mon voyage. Je ne peux pas installer ma tente. Les gens m'invitent chez eux. Ils ont toujours des lits a disposition.
Aux heures chaudes (12h./16h.), ils offrent de suite : sourires, paroles, tapis et eau...du Nil...que je filtre, genee, mais expliquant que je suis plus fragile qu'eux. Comme d'hab', ils comprennent...avec le sourire. Et a mon reveil, c'est un vaste plateau de foul, de sirop de dattes, de pate de sesame, de riz, d'oignons crus, de salade, de bons petits pains ronds...
Et ils insistent pour que je reste la nuit, le lendemain et meme un mois...
La chaleur humaine est la...elle aussi.
L'amitie s'installe de suite. Les Soudanais sont disponibles a 100% et sont si heureux quand je leur dis combien leur peuple est bon.