mercredi 19 juillet 2006

ZONE TROPICALE

En Ethiopie, il y a deux saisons : la saison seche (de mi-septembre a mi-juin) et la saison des pluies, le reste.
Par mes voyages successifs entre Bahir Dar et Addis Abeba, je suis etonnee par le reverdissement des paysages que j’admire tout le long du chemin.
En avril-mai, tout etait dans les tons brun fauve et les rivieres quasiment a sec.
D’un seul coup, fin juin, tout a change sous le pinceau du peintre-pluie. Et il ne s’arrete pas de peindre. Ce dernier voyage, avant-hier, le ? juillet, m’a offert un camaieu de verts, du vert fluo au vert olive. Les rivieres sont larges, impetueuses et brun rouge, de la couleur des terres. Des cascades de meme couleur agrementent ces tableaux un peu partout.
La pluie accompagna mon voyage, rendant les Ethiopiens vivant dans les campagnes encore plus misereux, marchant pieds nus dans la boue, une couverture (souvent vert fonce) sur la tete et les epaules, les deux mains appuyees sur un baton pose en travers derriere la nuque, poussant quelques anes.
Les Ethiopiennes, elles, transportent de lourdes charges sur le dos, dans de grands panniers-hottes (pierres), enveloppees dans leur vaste “coton” blanc (nourriture ou bebe), a meme le dos (bois) ou dans de grosses jarres en terre (eau).
Les enfants suivent 2 vaches ou 4 chevres broutant le long de la route.
La pluie n’arrete personne. J’imagine les petits Francais, par ce temps pluvieux, passant leur journee sur un canapé, devant la tele.
Que de differences !

Cette zone tropicale me rappelle soudain qu’avant mon voyage, mon docteur m’a dit : En zone tropicale, mefiez-vous !La moindre coupure est sujette a infection.
1ere grosse blessure : la porte de notre chambre s’est refermee sur mon tendon d’Achille…pauvre Achille ! faisant une profonde ouverture. Mes voisines, voyant la scene, se sont precipitees pour me soigner avec un verre d’Araki, du citron et du café (bunna), ecrase au pilon dans la mucacha (mortier en bois). J’y ai ajoute de l’alcool a 70degres, mais, 5 jours après, une grosse infection s’installait. Clinique, docteur, antibiotiques et pansement tous les deux jours.
2e toute petite coupure au pied : le lendemain, infection.
3e infection :j’ai ete au lit une journee avec une “bonne” angine (fievre et douleur). J’ai pris de suite des antibio que j’avais depuis la France.
Moi, la Western woman, je ne suis pas adaptee a ce pays tropical. M’y adapterais-je ? Les Ethiopiens sont plus forts…ou meurent.