mercredi 6 septembre 2006

DECOLLAGE...ATTERRISSAGE

J'ai quitté l'Ethiopie avec grande émotion.
Immédiatement, le choc fut brutal. Avion KLM super clean-désinfecté-désodorisé-insipide, air conditionné emballé jusqu'au moment d'être respiré,sièges moelleux avec repose-tête, accoudoirs et ceinture pour caler les corps à l'abri de toute chute, des écrans télé sur chaque fauteuils pour éviter que nous trouvions le temps trop long (ils ont pensé à tout !).
Il est minuit. Personne n'a faim...sauf en bas, en Ethiopie, mais c'est à nous que les hôtesses, blondes à souhait, offrent les plateaux-repas où tout est sous-vide...emballage, emballage et emballage...Qui va les récupérer pour les vendre ? Personne ! Oh ! pardon ! Nous avons quitté l'Ethiopie...c'est fini la récup', maintenant, on jette. Choc de l'alimentation : Actimel, yaourt, fromage, beurre, biscuit aux céréales et raisins, pâtes sauce tomate, crudités, pain, boissons sucrées, thé ou café.
Je change d'avion à Amsterdam et ça recommence : thé ou café, viennoiseries, jus de fruits...A 935 dollars le vol Addis Abeba-Paris, ils peuvent nous nourrir mais le choc, c'est le trop-plein ! Comment peut-on gaspiller de la sorte quand juste en-dessous, on a faim ?
Bagages égarés à Amsterdam, livrés 4 jours après à Dijon.
Aéroport-Paris à vélo et TGV jusqu'à Dijon où je retrouve mes filles et mes parents. Nous sommes tous très émus mais n'avons pas l'impression de nous être séparés depuis un an.
Je regarde tout, depuis mon retour, avec un oeil désabusé.
Pourquoi tout ce luxe partout ? Les rues goudronnées m'étonnent. Les gens qui sont choqués ou plus agacés par un voisin bruyant me font rire. Les prix s'enflent brutalement. La circulation automobile m'interpelle. Les lumières de la ville m'éblouissent...
Mais, les sourires des passants me ravissent. Leurs rires me surprennent. Leur disponibilité pour m'aider m'émerveille. L'accueil de mes amis me rappelle que je suis chez moi.
Je dois à nouveau m'adapter, regagner ma maison, une vraie maison avec des vrais murs et un vrai toit, me plonger dans les papiers administratifs et règler des problèmes de location...
Je vais mettre mes notes de voyage au propre, trier mes photos, rentrer du bois pour l'hiver, faire du ménage, aller acheter en grande surface...et faire du vélo, peut-être ! Bref ! Une vie à la française, quoi !
Est-ce moins bien ?
Est-ce mieux ?
A moi de choisir et de savoir être heureuse, là où je vis.

1 Comments:

At 15:26, Anonymous Annick SB said...

Ni mieux , ni moins bien ; tout simplement différent et avec, malgré tout, d'autres types de rencontres !

 

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