mardi 11 avril 2006

Sina

Sina est plus que mon ami.
Depuis sa naissance, la pauvrete est sa vie. L'angoisse de ne pas manger, la honte de n'avoir aucun vetement, ledesespoir de ne pouvoir inviter ses amis, la solitude pendant sa malaria plus d'un mois, la peur de ne pouvoir soigner sa maman, l'ignorance du bonheur. Mais...Sina veut vivre. Il veut s'en sortir a tout prix. Il reve d'un tout petit commerce (2m sur 3).
Mais il n'a rien. J'ai demarre le petit capital mais c'est insuffisant. Il a besoin de 3000 dollards.
Mon blog peut-il alerter quelques Francais ?
Avez-vous envie d' aider Sina directement, sans intermediaire ?
Connaissez-vous des gens plus riches que moi qui seraient sensibles a la vie de Sina et qui pourraient lui donner un bon coup de pouce ?
Desolee de vous solliciter ainsi.
Promis...c'est le dernier appel.
Je garde espoir avec Sina.

samedi 8 avril 2006

Wossen

C'est mon ami ethiopien. J'ai passe une semaine avec lui et son ami Yonas, a Gondar. ls m'ont guidee partout, m'ont conseillee, ont partage mes repas. D'habitude, ils mangent du pain avec beaucoup d'eau et Wossen va a l'Universite pour manger ce que les etudiants laissent dans leur assiette.
J'ai demande a voir ou ils dormaient...L'horreur ! Une cave eclairee par une ampoule de 20 volts, un grabat double pour eux deux avec une couverture en lambeaux et deux lits pour d'autres locataires. Yonas paie 100 Birr par mois pour cette crasse (environ 15 euros).
Et au milieu de cette misere rayonnent les dents blanches de mes deux amis. Ils sont heureux d'avoir un lieu pour dormir.
J'ai du mal a cacher mon malaise mais je le fais pour eux. Ils sont adorables et affichent a tout moment un amour de la vie fantastique.
Wossn ne m'a jamais rien reclame...ni argent, ni de quoi manger. Yonas m'a juste explique comment un couple de Polonais l'aide a financer ses etudes. Je me suis renseignee et decide de financer 3 annees d'etudes pour Wossen. Je paie la 1ere annee de suite pour eviter les frais Western Union. Wossen pleure tant il est emu.
J'ai rencontre sa maman, recroquevillee sur un grabat, par terre, dans le noir, dans une cabane en tole. Elle est heureuse que je change la vie de son fils. Je ne fais que le pousser un peu. C'est a lui de decider de sa vie par son courage et il en a.
Je voudrais l'aider plus pour qu'il puisse au moins manger correctement et travailler avec une table, une chaise et la lumiere. A suivre, peut-etre avec votre aide quand vous connaitrez mieux Wossen par les photos.
J'ai recu un mail hier. Sa tristesse est immense.Il a du mal a accepter mon depart et ressent un vide enorme. Je vais l'aider par mes courriers.
Il est ne l'annee precedant la famine, soit 1976 d'apres le calendrier ethiopien. En ce moment, nous sommes en 1998. Il a donc a peu pres 22 ans. C'etait un 16, mais il ne sait pas le mois ! Sa mere dit qu'elle a 70 ou 90 ans. Je la crois moins agee.
Belle rencontre !

Simien mountains

Merci, Caro. Merci, Stephane.
Caroline a eu la bonne idee de contacter Stephane quand elle a eu de mes nouvelles et vous avez deja un apercu de mon sejour en montagne ethiopienne. Voici plus de details.
Apres le choc de ma rencontre avec les enfants ethiopiens trainant leur misere dans Gondar, apres mon arrivee dans un pays ou orthodoxes et musulmans font bon menage et ou je vois tres vite plus de libertes dans les moeurs (tenues vestimentaires et relations plus simples entre jeunes de sxes differents), je contacte un guide de montagne et decide, moi, la touriste pleine de fric, de passer cinq jours en montagn pour marcher et decouvrir cette Ethiopie peuplee de quelques villages de huttes rondes, enfumees par le feu central par terre, entoure du coin dortoir, du coin pour les moutons, les chevres et les poules, du coin meule a farine (une large pierre et une plus petite tres lourde qu'une fillette de 12 ans frotte sur le ble pour en faire la farine). La, vivent les parents et 8 enfants dont le plus petit, 2 ans, semble avoir 8 mois. La maman nous offre le cafe. C'est la "ceremonie du cafe". Lavage des grains qu'elle grille ensuite sur le feu, qu'elle ecrase avec un lourd pilon. La poudre infuse dans la bouilloire et on boit 3 tasses de moins en moins corsees puisqu'on ajoute de l'eau entre chaque tasse.
J'ai marche chaque de 5 a 6 heures avec un jeune couple anglais, Rebecca et Chris, Tach, notre guide et Lafacho, un scout du parc qui ne quittait pas son fusil pour nous proteger d'eventuelles attaques pour notre argent (!) et pour verbaliser les coupeurs d'herbes.
Les paysages etaient epoustouflants : des montagnes de roches a nu a perte de vue entre 3500 et 4500 m. (je suis montee a 3925 m. avec une vue superbe a 360 degres), des prairies archi-seches, parsemees de Giant Lobellia, des gorges profondes...Chacls, babouins, leopards (pas vus), Choucas, Thick billed Raven, vautours...peuplent ces lieux.
J'ai vecu 5 jours de reve. Je suis gatee, trop gatee.
Je donne ce que je peux, mais plusieurs Ethiopiens me disent que l'aide devrait venir du gouvernement totalement corrompu qui ne redistribue pas ce que l'Europe, par exemole, envoie. Ils m'ont parle aussi des morts dans la rue pour les dernieres elections, l'ete dernier.
C'est terrible de se sentir honteuse d'avoir de l'argent.
Mais ne confondons pas...ce n'est pas moi qui suis a plaindre !

Alimentation

Ce n'est pas de la Blanquette ni du hachis parmentier ni du souffle...
Je vous ai parle de ces grands plateaux circulaires que les Soudanais nous apportaient entre Wadi Halfa et Dongola, charges de foul, sirop de dattes, riz, pain, pate de sesame, viande de mouton, salade...
A Khartoum, les odeurs de rues me guidaient pour trouver de quoi manger. Les Shawarmas qui rotissaient et etaient coupes finement (poulet ou mouton), les Kebabs (brochettes), les poissons grilles ou frits, les falafelles (galettes de pois chiches et herbes frites), les soupes epaisses (ca fait du bien avec une telle chaleur !), les salades tomates,concombres et roquette et toujours les oignons crus partout.
Je me regalais le matin, de beignets au sucre avec un the au gingembre et menthe, assise sur une pierre, sur le trottoir, a cote d'autres clients et des femmes qui en faisaient commerce.
Khartoum proposait des jus de fruits glaces a tous les coins de rues (goyave, orange, pamplemousse, mangue). Quel delice ! Un grand verre pour 1/4 d'euros.
Ici a Qasala, j'ai eu l'agreable surpris de trouver du laban (yogourt) dans un petit restau. C'etait un regal par cette chaleur. Michi, Amanda et moi avons fait la fete parce que nous avons trouve des glaces dans un petit market.
Tout se mange sans couverts, a l'aide d'un morceau de pain qui fait pince avec les doigts...de la main droite bien-sur.
Ici, en Ethiopie, le chili est partout. Je decouvre les Beyenets, large crepe epaisse (ingera) garnie de petits tas de sauces et de legumes. Delicieux, mais que c'est epice !
Bon appetit a tous !

Amanda

Je vous avais dit : si vous êtes sages je vous parlerai d'Amanda ! Il a fallu tout ce temps pour que vous soyez sages !!!
Je vous présente Amanda. C'est un vrai cadeau de faire sa connaissance.
Amanda, 24 ans, Canadienne (Vancouver), artiste maquilleuse, mignonne, souriante, backpacker.
Et tout ca, ce n'est rien ! Ce qui fait Amanda, c'est son amour de la vie (et pourtant, sa vie familiale n'est pas si facile que ça !)
Elle prend son sac de temps en temps et part découvrir le monde. Elle choisit des endroits de tout repos et securisants comme le nord de l'Ouganda (où elle tremblait toutes les nuits en entendant les tirs se rapprocher. Son amie ougandaise avait perdu son mari et ses enfants, ses lèvres et ses oreilles dans cette guerre qu'on veut ignorer), le Darfour, Gaza et l'Iraq. Ca, c'est le plan pour cette année. L'an passé, c'était l'Afghanistan où elle a voyagé sans cesse en burka et s'est vue refuser des hotels parce qu'elle était seule, sans mari.
Depuis l'âge de 19 ans, elle voyage ainsi. Elle rentre au Canada pour quelques mois "to make money" et repart aussi vite.
Tentative de viol, braquage du camion dans lequel elle voyageait (on lui prend 700 dollars. Elle pleure, parlemente et on lui en rend 500 !)
A chaque fois, elle se dit chanceuse et dit "oui" à la vie avec une force inébranlable.
Belle leçon d'une fille de 24 ans.
Merci, Amanda !