dimanche 5 mars 2006

J'en bave...J'en sue !

Depuis Assouan, j'ai utilise des moyens de transport divers et varies, mais toujours remuants, aeres d'air ou de sable, epuisants de chaleur, de bruits, d'odeurs...
* Le Ferry sur le lac Nasser.
* Un bus ouvert a tous vents...avec un toit quand meme.
* Un plus gros bus presque tout ferme...mais laissant passer le vent de sable.
*Un boxi, sorte de pick-up taxi, transportant 8 personnes et des marchandises sous les pieds, sur les genoux, sous les fesses...
* Un licha, tout petit taxi a 2 places, tout rigolo.
* Une barque a moteur pour traverser le Nil, la piste changeant de berge.
* Et bien-sur, mon velo. Il en a sue et bave, lui aussi, meme dans les transports en commun.
Ces vehicules a moteur m'ont permis de traverser de grande zone de desert sans village et donc sans eau.
J'en profite pour rendre hommage a ceux qui ont tout fait a velo, en particulier, Eric, que beaucoup d'entre vous connaissent.
Je reviens au titre de l'article...
C'est meme pas vrai !...
Quand je me deplace a velo, je ne peux meme pas en baver...Je n'ai plus de salive. Ma bouche est totalement seche et je ne peux pas avaler...Sensation tres desagreable...J'ai beau boire frequemment et par petites gorgees, conserver l'eau le plus longtemps possible dans la bouche...une minute apres, c'est archi sec.
Et je ne peux pas suer non plus...Tout s'evapore des que la sueur est sur la peau.
C'est l'air du desert soudanais. La chaleur est intense (42 degres).
A velo, c'est tres difficile. Je supporte mal. Le soleil grille tout ce qu'il peut atteindre, mais je roule avec manches longues et pantalon.
Chaud, chaud, chaud !
Je n'ai jamais vecu avec une telle temperature.
Les pistes sont terribles, elles aussi: rocailles, sable mou, tole ondulee...
Les rocailles melees aux epines d'acacia ont provoque ma premiere crevaison.
Le sable mou m'oblige a pousser le velo avec beaucoup de mal. Il s'infiltre dans mes chaussures (le sable...pas le velo !) et me brule les pieds. Mon velo se couche a droite et a gauche quand je tente de lle faire un peu avancer.
Et la tole ondulee est venue a bout de mon fessier. Les talures brutales et successives combinees a la chaleur...je ne vous dis pas l'etat de mon auguste posterieur...
Mais, je m'etends trop sur l'etat des pistes et je ne vous parle pas des Soudanais.
Et pourtant...
Ce sont les gens les plus chaleureux rencontres depuis le debut de mon voyage. Je ne peux pas installer ma tente. Les gens m'invitent chez eux. Ils ont toujours des lits a disposition.
Aux heures chaudes (12h./16h.), ils offrent de suite : sourires, paroles, tapis et eau...du Nil...que je filtre, genee, mais expliquant que je suis plus fragile qu'eux. Comme d'hab', ils comprennent...avec le sourire. Et a mon reveil, c'est un vaste plateau de foul, de sirop de dattes, de pate de sesame, de riz, d'oignons crus, de salade, de bons petits pains ronds...
Et ils insistent pour que je reste la nuit, le lendemain et meme un mois...
La chaleur humaine est la...elle aussi.
L'amitie s'installe de suite. Les Soudanais sont disponibles a 100% et sont si heureux quand je leur dis combien leur peuple est bon.