Photos ecrites
A tous les coins de rues, j'ai envie de photographier. Il y a, plus que partout ou je suis passe, matiere a photos de vie, mais je me sens mal au Caire, meme simplement mon appareil a la main. C'est indecent. On me regarde.
Je ne peux photographier que les monuments...les gens, jamais.
Dans les rues, c'est bizarre, je sens une pression de chaque instant. Et pourtant, je suis allee me promener seule dans des quartiers sans aucun touriste, faisant attention ou je mettais les pieds et mes regards. Je marchais plutot le regard bas ou derriere mes lunettes noires, jamais la tete trop haute !
J'aurais pu photographier les trottoirs encombres, les rues en terre battue dans lesquelles j'enjambais des monceaux de detritus. Quequefois, ils etaient trop importants pour enjamber alors, je marchais dessus.
J'aurais pu photographier
*les cyclistes de tout poil : triporteurs, bouteilles de gaz, bidons de lait, cagettes de fruits, plateaux de petits pains sur la tete...
*les gens assis ou couches sur les trottoirs, dormant, attendant que le temps passe, mendiant ou le regard vide...
*les enfants, nors de crasse, courant pieds nus.
*les fumeurs de narguile, affales dans un fauteuil en rotin ou sur une pauvre chaise.
*les buveurs de the, partout, le verre pose sur une petite table metallique genre gueridon. Le the infuse au fond du verre.
*les rabatteurs, veste en cuir et chemise blanche impeccable, prets a tout pour ramener des touristes a la boutique de parfums, de bijoux en argent ou de papyrus.
*les policiers postes tous les 10 m., l'arme au cote, d'une jeunesse deconcertante et qui m'offrent toujours welcome et beaux sourires...les ordres sont la !
*les porteurs marchant, charges de sacs sur les epaules, de plareaux sur la tete ou poussant-tirant d'enormes chariots pleins de fruits, de legumes, de sacs...
*les amoureux ne se touchant pas...ca ne se fait pas dans la rue ! Ils se regardent et parlent...rarement, ils se donnent la main...parfois, la fille tient le garcon par le bras.
J'aurais voulu photographier les anes et les chevaux trottant au milieu du flot des voitures, recevant des coups de baton plus qu'il n'en faut et tirant charettes ou des hommes sont assis a cote de toutes sortes de marchandises.
J'en oublie surement.
A chaque fois, je mets la main sur l'appareil cache au fond de mon sac.
J'ai envie d'emporter avec moi toutes ces images. Mais je me retiens. J'ai l'impression que je volerais quelque chose a tous ces gens que je cotoie, et, la, au Caire, je ne me sens meme pas le droit de leur demander l'autorisation comme je l'ai fait dans d'autres pays.
Alors, je regarde en me concentrant pour tout caler dans ma tete, et j'emporte ainsi ces instants en memoire.
J'ai essaye de vous les faire partager par l'ecriture, mais il faudrait prendre chaque instant et decrire les couleurs, les mouvements, les attitudes, les expressions...et la, ce serait mieux qu'une photo parce que ca vous laisserait votre part d'imagination.
Mais...je ne suis pas en train d'ecrire un livre...JE VOYAGE !
3 Comments:
pour nos vacances, ce sera plutôt raquettes, vu ce qui tombe ce lundi!! elle te manque la neige?
+ un rayon de soleil quand on te lit!J.
chaque fois que je viens sur ton blog, je me delecte de ces petits temoignages de vie dans ce grand monde. Citoyen du monde, l'idée me plait !! on a le droit a une place aussi?
Quelle tristesse que de voir que le racisme se voit finalement partout: peut etre un peu plus chez les uns, un peu plus discret ou sourd chez les autres ! La réunion à ses formes, c'est desolant. Mais heureusement, ca n'arrete pas notre vision humaniste de la vie, des gens, et je suis fier de ne croire qu'en l'HOMME. Merci pauline, je te suis de loin certes, mais je reve avec toi de ton chemin.
a bientot, benjamin le reunionnais
et moi qui suis en train de perdre confiance en LES HOMMES...
heureusement il reste des femmes...
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