mercredi 23 mars 2005

Seule et à vélo, autour du monde.Partir? Pourquoi?

Depuis 2001, l'idée de partir faire un tour du monde à vélo me trotte dans la tête.

Pourquoi cette envie d'aller voir ailleurs?
Envie de vivre autrement, quitter un mode de vie pour en créer un autre, partir pour mieux revenir, me prouver que j'en suis capable, aller vers les autres, voir, sentir, humer, écouter, comprendre le monde et m'en imprégner, admirer des lieux remarquables par leur beauté, leur histoire mais découvrir aussi des lieux qui ne seront magiques que pour moi.
J'aime la vie. Je vois vite ce qui est positif. Je suis souvent heureuse mais pas pour telle ou telle raison. Je suis heureuse, c'est mon état, c'est tout. Je ne vais pas chercher le bonheur. On ne va pas le chercher ailleurs, il est en soi. On l'exprime ou on l'étouffe.
Et d'ailleurs, un proverbe japonais dit :"C'est quand on est triste qu'il pleut." Alors, je préfère faire briller le soleil !
La société de consommation dans laquelle je vis ne me convient pas pleinement. Les valeurs humaines, les vraies, sont trop effacées au profit des valeurs marérielles.
J'aime ce texte d'Isabelle Eberhardt :
"Un droit que bien peu d'intellectuels se soucient de revendiquer, c'est le droit à l'errance, au vagabondage.
Et pourtant, le vagabondage, c'est l'affranchissement, et la vie le long des routes, c'est la liberté.
Rompre un jour bravement toutes les entraves dont la vie moderne et la faiblesse de notre coeur, sous prétexte de liberté, ont changé notre geste, s'armer du bâton et de la besace symbolique et s'en aller!
Pour qui connaît la valeur mais aussi la délectable saveur de la solitaire liberté ( car on n'est libre que quand on est seul ), l'acte de s'en aller est le plus courageux et le plus beau.
Egoïste bonheur, peut-être. Mais c'est le bonheur pour qui sait le goûter.
Etre seul, être pauvre de besoins, être ignoré, étranger et chez soi partout, et marcher, solitaire et grand à la conquête du monde."
Je ne veux pas conquérir le monde.
Je ne veux pas être attachée à ma terre. Je veux me sentir chez moi partout. C'est peut-être la clé de la paix dans le monde.
En partant rouler autour du monde, je vais tenter le "test du cocotier": on fait monter les vieux dans un cocotier... On secoue...Ceux qui tombent ne sont plus bons à rien !!!
Alors...accroche-toi, Pauline !!!
J'ai envie d'aller au bout de mes rêves et de me donner les moyens de les réaliser.
Pourquoi à vélo?
Respecter la Terre.
Respecter les êtres vivants qui la peuplent.
Rouler tranquille pour s'imprégner de tout.
Vagabonder plus que voyager. Vivre à ma vitesse plus que voyager. Avancer lentement. Craindre seulement de m'arrêter définitivement et non pas d'aller tout doux.
Telle est la vie : tomber sept fois et se relever huit.
Pourquoi seule?
Je vis seule maintenant.
Voyager à vélo à deux, ce n'est jamais très facile.
Un simple groupe de deux se referme plus vite sur lui-même. Je serai donc plus ouverte aux autres et les autres viendront plus facilement à moi.
Cherchant la solution de facilité (!!!), j'ai choisi de partir seule.
Ce choix sera-t-il un atout ?